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Géologie & Paléontologie

Géologie & Paléontologie

Le patrimoine naturel de la vallée de Salagou est marqué essentiellement par des paysages et terrains géologiques variés, lesquels sont d’une beauté exemplaire. Qu’il s’agisse de ruffe, de basalte ou de dolomie, ils construisent avec l’intimité des terres agricoles et la présence du lac du Salagou une biodiversité unique et confère une identité spécifique au site. Ce n’est donc guère étonnant si la vallée détient l’un des plus riches sites géologiques d’Europe, qui a pu donner naissance à des paysages particulièrement singuliers.

LA RUFFE

Souvent mises à nu par l’érosion, les roches rouges caractérisent les paysages du Salagou. La ruffe est une roche sédimentaire, composée de grès fin, contenant des oxydes de fer qui lui donnent sa couleur rouge.

LE BASALTE

Sur les coteaux, dans les vallées, vous trouvez despierres rises et lourdes, arrondies, souvent couvertes de lichen. Elles ont glissé du haut des plateaux de Germane, de l’Auverne, de Carols, qui en sont constituées. Voilà un peu plus d’un million d’années, de montées de lave ont envahi la ruffe par des fissures pour se répandre dans les vallées. En se refroidissant, la coulée en fusion, parfois épaisse de plus de dix mètres, durcit en se fissurant, créant dans le basalte massif des colonnes, ou orgues basaltiques. Depuis, l’érosion a creusé la ruffe tendre tout autour et les coulées, plus résistantes se retrouvent en hauteur.

Au moment de la sédimentation durant l’ère primaire, à l’âge permien, la vallée du Salagou connaissait un climat tropical ponctué de pluies soudaines et intenses. 

Les nombreux niveaux de grés qui alternent avec les ruffes sont d’anciens limons déposés lors d’inondations périodiques pendant des millions d’années. 

Une inclinaison de 20° sud des ruffes a eu lieu il y a 260 millions d’années. Puis de nouveaux dépôts en couches horizontales au trias (grès, argiles, calcaires et dolomies) eux-mêmes érodés, forment les paysages que nous connaissons aujourd’hui. 

Les grès permiens rouges, à l’image des ruffes, ont été les résultats d’une mise à nu réalisée par l’érosion au fil des siècles, notamment durant l’ère primaire. Ces roches de type sédimentaire sont composées de grès fin qui contiennent des oxydes de fer, qui ont attribué cette couleur rouge caractéristique des lieux. Leurs formes particulières, des traces de dessèchement, des empreintes d’ondulations, des impacts de gouttes de pluie et des fossiles sont issus d’une évaporation très rapide survenue après des pluies soudaines et intenses. C’est pourquoi on a pu même identifier certaines empreintes de pré-mammaliens, une peuplade qui  y a vécu bien avant les dinosaures. Ces traces fossilisées sont à voir impérativement du côté de la dalle de la Lieude, à Mérifons.

 Le château ou Castellas de Malavieille, campé sur une cheminée volcanique, domine La Lieude

La région du Lodévois est constituée d’alternance gréso-pelitique permiennes, maintenant inclinée de 30° à cause de la tectonique fini-permienne.

L’ichnologie ou la science de l’étude des empreintes laissées par des animaux : il y a donc 260 millions d’années, sur le site de la Lieude, des animaux ont laissé un millier d’empreintes dans la vase d’un marais en voie d’assèchement.

Sur le bord de la D 8, le site de la Lieude (commune de Mérifons) est célèbre par ses failles, ses figures sédimentaires (fente de dessiccations, ridules, ripple marks …) et par sa dalle à pistes de reptiles. Cette dalle est maintenant recouverte (pour être à l’abris des intempéries), clôturée (pour être à l’abris des piétinements), classée Réserve Naturelle Volontaire (R N V), et est la propriété de la S. P. N. L. R. (Société de Protection de la Nature Languedoc Roussillon). Sur cette dalle, on peut voir plusieurs pistes (18 au total) dont des pistes de Lunaepes ollierorum. Ces pistes vont du bas à droite au haut à gauche de la dalle. Les pistes de cette dalle correspondent à au moins 4 espèces de reptiles qui ont laissé au total 951 empreintes. On peut y observer des traces, à 4 doigts (parfois, seuls 3 doigts sont bien visibles), correspondant à Merifontichnus thalerius, espèce définie sur ce site.

Rappelons que les reptiles thérapsides ne sont pas des dinosaures au sens strict, même si on les regroupe souvent dans ce phylum. Ce sont des proches cousins des reptiles mammaliens, nos ancêtres directs.

Chaque empreinte est pentadactyle (cinq doigts) semi plantigrade, aussi long que large. L’orteil V détaché de l’ensemble des 4 autres. L’angle du pas est d’environ 90°, le membre antérieur présentant un plus grand angle de 97°. Ces empreintes sont des épi reliefs concaves de forme généralement ovales, comprises entre 43 et 80 mm de longueur.

Plus d’informations sur le site de la Dalle de la Lieude.

Une cheminée volcanique. En face d’Octon, un cylindre de basalte, ou neck, émerge du monticule rouge. A ses côtés, un “mur” naturel, ou dyke, correspond à une montée de lave issue de la cheminée centrale, qui s’est répandue dans la ruffe par une fissure.

A Fozières, petit village proche de Lodève où ont été découvertes des superbes empreintes de pas de reptiles. Ces reptiles étaient probablement des Thérapsidés dont certains représentants donneront naissance aux mammifères au début de l’ère secondaire. Cet animal fut baptisé, lors de sa découverte, Chirotérium à cause des empreintes en forme de mains.

Photo de G. VIGNARD (Coll Musée Fleury Lodève)

Et les dinosaures ?
 

Alain Cabot, Directeur du musée-parc des dinosaures à Mèze : “Les dinosaures ont peuplé  toute la Terre pendant 180 millions d’années, à l’ère secondaire. Ceux que nous avons trouvé vivaient là de 70 à 65 millions d’années.” En principe, les restes devraient se trouver à 2 ou 3 km de profondeur. Mais lorsque les Alpes et les Pyrénées ont voulu prendre de la hauteur, entre les deux, les couches se sont compressées et redressées, “créant un affleurement des terrains du Crétacé, de Toulon à Toulouse”. C’est à Mèze, qu’en 1996, Alain Cabot a découvert un gisement de dinos, des os, des fossiles animaux (mammifères, poissons, tortues) et végétaux. Il y a d’autres sitespeu ou pas exploités comme à Teyran, Jacou, Montarnaud, Argelliers, Cruzy, Quarante. (Extrait de L’hérault en mouvement n°203 – Juin 2011).

A Mèze, au bord du Bassin de Thau, on a découvert une nouvelle espèce de dinosaure.

Découvrez le Musée des dinosaures.

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